Voici en quelques lignes le Témoignage vivant de l’apôtre Robinson


Je suis né au Zaïre (actuel République Démocratique du Congo) en 1953. Âgé de 27 ans, j’arrivai à Paris où je passai trois ans puis arriverai en Suisse en 1983. Ma famille est chrétienne engagée depuis trois générations, puisque mon grand-père ainsi que mon père sont (ou étaient) pasteurs. Mais, en ce qui me concerne, je n’avais aucune intention d’endosser le ministère. Je souhaitais avoir une vie ‘‘normale’’; la vie de n’importe quel croyant converti. Cependant, une fois en Suisse, le Seigneur me parla en me disant que le temps était venu de me consacrer à Lui en vue du ministère. Je commençai alors par chanter des cantiques dans des assemblées, puis je rassemblai une chorale. Beaucoup furent touchés à travers ce témoignage dans divers lieux de Suisse et de France. Pendant 12 ans, je travaillais parallèlement dans l’hôtellerie, et j’avais un salaire assez conséquent qui me permettait d’entretenir toute ma famille, composée de mon épouse Hellène ainsi que de quatre enfants.

 Un beau jour, en 1995, alors que j’étais pasteur de la Mission Evangélique Africaine à Lausanne, le Seigneur me parla et me dit qu’il était temps de lâcher mon travail et de me consacrer au ministère à plein temps. J’en parlai à mon épouse qui s’opposa à cette idée, vu nos besoins matériels. L’été 1995, je fis un voyage au Zaïre durant lequel je m’investis dans l’immobilier et attendais que cela me rapporte un revenu futur pour l’entretien de ma famille. Toutefois, deux personnes, par le biais de paroles prophétiques, m’avertirent du fait qu’il fallait que je renonce à tout gain professionnel avant de me consacrer à la nouvelle phase de mon ministère et également que Dieu était celui qui donne. J’obéis à cette parole et abandonnai mes affaires en d’autres mains et à ce moment je me mis à subir des turbulences au Zaïre. On vint m’accuser de toutes sortes de maux dont je n’avais pas connaissance, et même m’arrêter. Mais ce ne fut finalement que de veines menaces. Une fois rentré en Suisse, je reparlai à mon épouse de cet appel à faire totalement confiance à Dieu pour nos besoins. Peu après, je reçus étrangement un congé de mon employeur sans raison apparente, toujours est-il que ma femme et moi acceptâmes cet événement dans la paix. Ayant du temps disponible, je m’inscrivis à un cours de théologie à IBETO, à Orvin, qui devait durer plusieurs mois.


Parole et prophétie dans la vie de l’apôtre  

Durant l’hiver 1995-96, je fus invité aux États-Unis, averti par le Saint-Esprit que j’y expérimenterai des choses très fortes. Une semaine avant de partir, je roulais le soir de Bienne en direction de Zürich sur l’autoroute vers l’entrée de l’aéroport, lorsque j’entendis une voix me disant de mettre ma ceinture. J’ai été surpris, car j’étais seul et ne comprenais pas qui me parlait. «Mets ta ceinture!» j’y obéis sans hésiter, et je ramassai mes clés et autres objets qui trainaient pour les mettre tous dans la poche de ma veste. Deux minutes plus tard, je perdis le contrôle de ma voiture après que quelqu’un m’ait dépassé et je fis trois tonneaux. Après l’accident, ma voiture était irrécupérable et moi je m’en sortis indemne. La police vint constater l’état des choses et me dit que je serais certainement mort si je n’avais pas attaché ma ceinture. Sur le moment, je ne pus que rendre gloire à Dieu en invoquant continuellement le nom du Seigneur. Une semaine plus tard je partis donc aux Etats-Unis. Je fus surpris d’y trouver des églises brûlantes pour le Seigneur, et je reçus là, une onction toute nouvelle dans ma vie, après les prières et les enseignements des pasteurs qui me reçurent.

De retour en Suisse, j’assistai à une rencontre d’étudiants d’IBETO. Nous recevions la visite d’un prophète connu en provenance des Etats-Unis. Il s’agissait du prophète Lee Lacoss. Des gens des environs, voire de France étaient également venus se joindre à nous. Pendant la dernière réunion, le frère m’appela par mon nom et prophétisa des choses importantes à mon sujet avec une très grande solennité. Je fus averti que l’heure avait sonné pour moi d’entrer dans une nouvelle phase en ce qui concerne mon ministère, mais qu’avant cela je serai attaqué violemment par l’ennemi. Et que si toutefois je gardais le regard fixé sur le Seigneur, je n’aurai rien à craindre. Cette épreuve devait d’ailleurs me faire passer par un total brisement. Je tombai sous la puissance de l’Esprit.
    A peine étais-je sorti de cette conférence, que des douleurs commencèrent à se faire ressentir dans mes reins, et ce à plusieurs reprises. Cela devint récurrent et rendit ma marche difficile. Ces maux venaient et s’en allaient, jusqu’au 9 février 1996, alors que je me trouvais seul à mon domicile, je fus pris d’une grande douleur qui me paralysa tout entier d’un coup. Je tombai et ne pus plus faire le moindre mouvement, ne serait-ce que pour atteindre le téléphone qui était pourtant à portée de main. Toujours conscient, je restai ainsi cloué au sol pendant quatre heures; jusqu’à ce que l’une de mes filles rentre de l’école. Elle appela alors l’ambulance. Une fois conduit à l’hôpital universitaire cantonal le CHUV, les médecins constatèrent non seulement que les membres ne réagissaient plus dans le bas de mon corps, j’étais atteint de paraplégie, mais également qu’il ne me restait plus beaucoup de temps à vivre. Ils ne m’annoncèrent qu’un diagnostic fatal. Ils décidèrent néanmoins de m’opérer dans l’urgence bien que mon cas était sans espérance de cure. Pour ma part, je m’y refusai tant que, leur dis-je, je n’avais pas «téléphoné à mon Père» de manière à le consulter, car, ajoutai-je, «vous ne vous rendez pas compte que d’autres esprits vous utilisent pour me parler négativement». Les médecins ne comprirent pas que je parlais de mon Père céleste. Et sachant que mon père vivait en Afrique, ils se dirent que je délirais face à l’angoisse de la mort.
Des frères de l’église qui me suivirent à l’hôpital en apprenant la nouvelle se rassemblèrent autour de moi et nous priâmes. Je me souvins du Psaume 50 :15 qui dit: «Invoque-moi au jour de la détresse; je te délivrerai et tu me glorifieras» Après cela, j’acceptai l’opération qui eut lieu le soir même et dura trois heures. Elle ne produisit aucun changement à mon état. Pendant la nuit suivante, j’eus un rêve dans lequel je me voyais marcher. Le Seigneur me tenant par la main. Comme le lendemain les médecins répétèrent leur verdict négatif sur mon cas, je refusai leur paroles, et leur dis : « Non, moi j’ai marché! ». A ce moment-là, ils crurent que je perdais la tête comme c’est souvent le cas chez les personnes désespérées. Je m’obstinai, gardai mes regards sur Jésus, car Lui seul tenait mon destin dans Ses mains et refusai le désespoir. Lorsque mon épouse et mes amis vinrent me voir, je leur commandai de ne pas pleurer, car plusieurs fondaient en larmes. Mes amis les plus proches retenaient ceux qui pleuraient dans l’antichambre afin de ne pas m’importuner.


Photo du Magazine Suisse ILLUSTRE du 27 juin 1996 page 17 lors d'un match de badminton. Robinson ne se sent pas comme un malade

 Quelques jours après, je devais être muté vers un autre hôpital où je finirais mes jours, et le 14 février, la veille de mon départ pour Beau Séjour à Genève, j’eus un rêve prophétique fort intéressant; guidé par des anges, j’allais vers de nouveaux rivages avec des foules sur leurs bords et des maisons comme des pagodes. Et ensuite mon guide m’emmenait vers des peuplades lointaines et hostiles qui habitaient au fond d’une vallée. Je fus averti qu’ils ne recevraient pas mes paroles, et que je devrai beaucoup les écouter. Je dus traverser le ravin par un pont de cordes suspendu, afin d’avoir le temps de bien observer la situation. Ces hommes étaient vêtus de longues robes selon la coutume arabe…

Dès le début de cette paralysie, je reçus de la part du Seigneur une paix que je n’avais encore jamais expérimentées auparavant. C’était comme une nouvelle naissance, l’entrée dans une nouvelle dimension. Cette paix m’introduisait dans une foi également d’une dimension toute nouvelle; ceci bien que j’avais déjà goûté la paix, la foi et même que j’avais déjà prêché dessus bien des fois durant les années précédentes.
Une nuit, j’eus un rêve prophétique qui me montrait toute l’arrogance du diable qui me narguait en me disant: «Maintenant, que vas-tu faire, tu es foutu!» Je répondis sans hésiter au diable que ce n’était pas à lui de décider mon destin. Dans ce rêve je voyais que deux enfants de l’église étaient également menacés, mais que je n’étais incapable d’aller à leur secours. Je me réveillai. Il était minuit, je téléphonai à ma femme pour l’avertir. Elle découvrit que notre fils était en proie à une forte fièvre, réfugié dans la chambre de ses sœurs. Je téléphonai aux frères et sœurs pour les avertir de prier, d’intercéder. Et il s’avérait que l’autre enfant était également menacé par la maladie dans une autre famille. Les frères prièrent. Moi, ensuite je fus complètement affaibli quelques temps.
Toutefois, je me rappelai les paroles de la prophétie de Lee Lacoss à Orvin disant que, si je gardais mes yeux fixés sur le Seigneur, je sortirais vainqueur de cette épreuve. La paix inexplicable qui m’habitait, m’interdisait toute crainte. Seul le Seigneur qui avait commencé toutes choses dans ma vie aurait le dernier. J’ai compris que dans les moments difficiles, il fallait rester fidèle, comme Paul et Silas dans leur emprisonnement. Ils n’avaient pas regardé à eux-mêmes, mais avaient glorifié le Seigneur sans perdre la joie dans le Saint-Esprit.

Le Seigneur opéra sur moi un miracle progressif. Un jour, la sensation revint à mes jambes sans que personne ne pût en donner l’explication. Je retrouvai bientôt le mouvement mais petit à petit. Je suivais une rééducation de physiothérapie. Et souvent, mes thérapeutes étaient surpris dans leur programme par les progrès que le Seigneur m’avait fait faire. Je sautais ainsi des étapes.
 

Alors que je me déplaçais dans les couloirs de l’hôpital en chaise roulante, j’entendis, un certain jour, les cris de souffrance intense d’un malade dans la chambre voisine. Le Seigneur me dit de m’approcher et de prier pour cette personne. C’était un arabe de Libye appelé Amran, qui ne parlait que quelques mots de français. Je réussis à lui faire comprendre que s’il voulait que je prie pour lui, il fallait qu’il mette tout d’abord toute sa foi en Jésus-Christ, et qu’alors ce même Jésus, le toucherait pour le guérir. Il accepta et je lui imposai les mains et priai. Immédiatement après, il se leva, libéré de tout mal, et il proclama dans tous les couloirs avoisinants que cet Africain-là avait prié pour lui au nom de Jésus et qu’il était guéri.

Une Marocaine, Wafa, entendit la chose et me demanda aussi de prier pour elle parce qu’elle avait des douleurs terribles aux ventres. Je ne fus pas convaincu de le faire tout de suite, mais comme elle insistait, je m’en remis au Saint-Esprit pour qu’il fasse son œuvre et je priai pour elle en lui imposant les mains. Elle fut à son tour immédiatement guérie. À partir de là, nous commençâmes à avoir tous les soirs après 20heures, une réunion dans une des chambres de malades, et ce durant trois mois. Wafa qui parlait l’arabe et le français nous servait d’interprète pour Amran. Ce dernier ce convertit radicalement avant de rentrer en Lybie.

Photo Magazine Suisse ILLUSTRE du 27 juin 1996 page 16 lors d'une sortie institutionnelle à ChampoussinJ’étais soutenu par la prière des frères. L’important, c’est qu’ils étaient unis dans un seul esprit et une seule âme pour implorer Dieu en ma faveur. Même des frères d’autres assemblées de Genève s’unirent pour venir prier pour moi. Le moment vint où je devais être testé pour savoir si j’allais pouvoir conduire une voiture pour handicapés. En y allant j’invoquai mon Seigneur qui, Lui, peut tout changer. Il se passa ceci: j’entrai par erreur directement dans une voiture normale avec mon inspecteur, et mes pieds fonctionnèrent normalement pour conduire avec les pédales. Les gens eurent de la peine à le croire, mais le professeur fut mon témoin.

Le 15 juin 1996, quatre mois après mon hospitalisation, je pus sortir de l’hôpital, et rentrer chez moi, à Lausanne. Toutefois, j’avais besoin de béquilles, et je souffrais encore beaucoup des conséquences de l’infirmité. Le fauteuil roulant me servait de solution de recharge. Deux sœurs de l’Assemblée me confèrent successivement chacune une vision contenant pour moi des promesses de guérison où elles me voyaient marcher.

La veille du 21 juillet, les frères me prièrent d’apporter la prédication à notre réunion du dimanche. N’étant pas encore remis, j’hésitais grandement à parler, et un immense combat se livrait dans mon cœur. J’acceptai finalement de le faire. Tout ce que je recevais du Seigneur comme sujet de prédication était la femme Cananéenne, ainsi que Jean 10 :10, (le Bon Berger est venu afin que les brebis aient la vie, et la vie en abondance). J’essayai de toutes mes forces de trouver un autre sujet de prédication, mais je n’aboutissais qu’à de la confusion. Finalement, je renonçai à fabriquer quoi que ce soit, remis tout entre les mains du Seigneur et m’endormis tard dans la nuit.
Le lendemain, à l’heure du culte, je me trouvai, sans autre préparation devant l’auditoire, en me tenant au pupitre; ce qui remplaçait le support des béquilles. Dès que j’ouvris la bouche, la parole de Dieu vint avec puissance. «Le diable ne vient que pour dérober, égorger et détruire, mais Jésus est venu pour nous donner la vie et la vie en abondance.» Pendant que je parlais, des larmes coulaient sans interruption de mes yeux comme une fontaine. Mathieu me traduisait. Ce fut le moment pour les enfants d’aller dans une autre salle à l’école du dimanche, et une petite fille d’un an et demi fit une syncope une fois sortie de la salle de culte. Elle ne bougeait et ne parlait plus. Les personnes qui veillaient sur elle pensaient la faire venir vers nous, cependant d’autres collaborateurs les en dissuadèrent, de manière à ne pas déranger la prédication. Finalement, je ne fus pas interrompu et pendant ce temps, des frères conduisirent la petite fille à l’hôpital elle fut d’ailleurs remise le jour même. J’avais eu le temps de réaliser la perturbation, et de voir de loin l’enfant qu’on voulait m’amener, mais je ne me laissai pas distraire de l’onction. La Parole de Dieu sortait toujours avec puissance: «le diable ne vient que dérober, égorger et détruire.»

À un moment donné, je ne parlais plus dans ma langue mais dans les langues de l’Esprit et Mathieu attendait de pouvoir reprendre sa traduction…
Dans mon élan, je quittai le pupitre et je me mis à marcher devant l’auditoire, au milieu, sans cannes. Les frères se levèrent les uns après les autres pour mieux constater ce qui se passait et toute l’assemblée une fois debout, je continuai à marcher sans m’arrêter en passant dans tous les rangs, glorifiant Dieu avec tous.
Ensuite j’appelai ceux qui étaient malades à s’avancer, et ce jour-là beaucoup furent guéris même sans qu’on prie pour eux, saisis par un esprit de foi.
Quelque chose de nouveau se passe actuellement dans cette assemblée, et un tri s’y fait aussi.

Depuis ce jour-là, je n’ai plus repris mes béquilles. Je constate que Dieu a fait une œuvre de brisement magistrale en moi. Il a brisé mon orgueil. L’orgueil de la vie ainsi que mon assurance naturelle.

Pour moi, Dieu est l’architecte de ma vie. Ce qu’il a commencé, il le terminera. Nous devons être fidèles et nous réjouir en lui, même dans l’épreuve. Écoutons ce qu’il a à nous dire, non seulement pour notre salut, mais comme directives pour notre vie. Il ne vient pas à nous pour nous condamner. Soyons à l’écoute et abstenons-nous de dire des paroles vaines lorsque nous sommes mis au défi.

Pour moi, Dieu est Dieu, et c’est Lui qui aura le dernier mot. Sachons nous attendre patiemment à Lui, même quand nous ne comprenons pas ce qu’il fait.